MEDJUGORJE : fruits délicieux et fruits amers.
MEDJUGORJE :
Fruits délicieux...
Un vécu quotidien en prise avec le Divin
Pas une journée qui ne commençât et ne se terminât par des oraisons adaptées au moment ! Pas un repas qui ne fût précédé du "Benedicite" ! Une messe en français chaque jour à 12h dans la chapelle de l'Adoration, une autre le soir en croate à 18h dans l'église principale, au milieu d'un rosaire qui débutait à 17h et se poursuivait ensuite jusqu'à 20h...prolongé parfois par une heure supplémentaire d'Adoration du Saint-Sacrement ! Ajoutons à cela cinq ou six bénédictions quotidiennes de prètres ou de religieux divers, ainsi que diverses rencontres avec des personnalités théologiques de premier plan et à l'expérience richissime. Sans oublier, pour être complet, quelques démarches et procédures spirituelles personnelles d'offrande sur certaines stations de nos différents parcours sur la colline des Apparitions.... et voilà comment mon séjour à Medjugorje fut d'abord une semaine de ma vie en prise directe avec le Divin. Même si l'humour parfois piquant de mes chers enfants - inconoclastes en leur extérieur mais point dans le fond de leur coeur - pouvait amicalement me lancer: "Eh ben dis donc, t'en as pris pour le restant de tes jours !", je peux les assurer que je n'ai trouvé cela ni long, ni fastidieux mais bien au contraire un moment formidable de l'achèvement de mon parcours ici-bas, triplement essentiel puisque mêlant en parfaite harmonie l'exercice du corps, le repos de l'esprit et la sérénité de l'âme.
La certitude de la main de Dieu tendue sans cesse vers nous et la possibilité permanente de son pardon
Ce qui nous avait frappé, le premier soir de notre arrivée sous la pluie, c'est, à côté de l'église principale, le long alignement des confessionnaux, déserts à cette heure tardive. Et c'est peut-être bien là, sans que cela paraisse au premier abord, que se trouve la dimension essentielle de Medjugorje. Une dimension capitale. L'acceptation, dans une démarche personnelle d'humilité, de la main tendue de Dieu vers la plus petite, la plus nulle, la plus méprisable aux yeux des hommes, de ses créatures : l'Homme, qui, dans sa liberté, a le choix extraordinaire entre le bien et le mal. Quand on connaît un peu l'histoire des grands lieux de pélérinage, il est frappant de constater, à moins d'être intellectuellement malhonnête, que la confession individuelle est le fondement même du retour à Dieu et au vrai bonheur. Si à Lourdes, par exemple, les guérisons physiques ont une place essentielle (67 officiellement reconnues par l'Eglise depuis 1858, même si en réalité elles sont de l'ordre de plusieurs centaines), à Medjugorje se vivent plutôt les reconstructions intérieures des êtres, délabrés parfois à un point que l'on n'imagine pas ! Les prêtres passent là des journées entières à remettre les gens debout, dans des coeur à coeur qui peuvent durer jusqu'à une heure. La Paix, la Paix, d'abord avec soi-même : une guérison intérieure qui ne peut être que librement voulue, librement demandée, humblement et joyeusement acceptée.
L'incroyable et vitale importance de l'EUCHARISTIE
L'Euchariste, présence réelle et permanente du Christ parmi nous et en nous, est quasiment inconcevable par son étendue et dans sa portée. Impossible d'en saisir la mesure avec les petits neurones de notre petit cerveau ! Les prodiges eucharistiques, nombreux depuis vingt siècles, attestés par des témoins dignes de confiance, et pour peu que l'on accepte honnêtement de les regarder en face, sont sans appel. Cela a été confirmé à Medjugorje par la Gospa Elle-même, qui affirmait un jour à l'une des voyantes : "Entre une de mes visites sur la colline et une Eucharistie, choisissez l'Eucharistie". Ce n'est donc pas rien... parce que Marie, c'est quand même Marie ! Et si entre un rendez-vous avec sa Prestigieuse Personne et une messe il vaut mieux aller à la messe, qu'elle est donc l'importance de cette dernière ! Et comment ne pas voir dès lors, dans le moindre petit prêtre de nos villes ou de nos campagnes, quelles que soient ses faiblesses humaines, l'homme le plus important de la Terre ! Un homme par qui Jésus se trouve vivant parmi nous à chaque messe ! Un homme qui peut, à n'importe quel moment, nous libérer de nos chaînes et nous ouvrir les portes du Royaume des Cieux ! Un homme qui n'est pas là pour nous juger, mais n'être qu'un instrument de l'infinie miséricorde de Dieu ! Si l'on y réfléchit bien, entre lui et n'importe quel puissant de ce monde - et pour reprendre une expression empruntée au monde sportif, qui compte tant d'idoles éphémères aux pieds d'argile - 'y a pas photo !
La nécessité du silence et de la méditation
On ne rencontre bien Dieu que dans le silence. Impossible de Le trouver dans le brouhaha, le bruit permanent, la vie stressante. Je ne sais plus qui a eu un jour cette formule : Les contemplatifs sont les véritables hommes d'action". Car eux seuls sont à même d'entrer dans l'intimité de l'Eternel et, dans le calme et la générosité de leur prière, de lui porter et de lui offrir les souffrances et les blessures diverses d'une humanité de plus en plus aux prises avec le démoniaque. Point besoin d'ailleurs, pour cela, de se retirer dans le désert, à l'instar d'un Charles de Foucauld, ni d'aller gravir les collines rocailleuses de l'Herzégovine, ... et tout le monde n'a pas la chance, non plus, de vivre dans ce merveilleux Cézallier où l'horizon ouvert à 360° respire sans arrêt les merveilles de la création dans le souffle du vent, le murmure des ruisseaux ou le chant des oiseaux ! Mais ce pourra être la mise en arrêt momentanée de son portable... ou la non ouverture de son PC... ou même, mieux encore, l'adoration silencieuse devant un tabernacle, le temps de mettre son esprit au vert quelques instants, "loin de l'inutile tornade de l'urgence" (devise des moines de Scîteaux) ! Cette rupture de quelques instants avec un quotidien si encombré fera se dévoiler une Eternité beaucoup moins virtuelle et superficielle, beaucoup plus libératrice qu'addictive.
... et fruits amers
Dans la nuit de nos habitudes, il arrive qu'au cours d'une petite halte, une petite lumière vienne à nous éclairer un peu mieux sur quelques zones de notre vie auxquelles nous ne prêtons plus grande attention...
... Ainsi en allait-il entre le Prodbrod et le Krizevac, au fur et à mesure de nos diverses rencontres et méditations, d'une portée théologique exceptionnelle en ces lieux. Et ce n'est pas toujours très drôle de découvrir que dans la nature même de la Création divine, dans le plus méconnu de ses secteurs, tout se tient et a des conséquences. Une responsabilité telle, que ça peut en être effrayant. Car ici, pas de tricherie possible, pas d'excuses à inventer pour fuir ses responsabilités. Nous sommes responsables de nos actes, les meilleurs comme les pires.
La prise de conscience, effrayante, de notre responsabilité dans nos actes et nos comportements
La société actuelle nous a conduit partout à une approche de la responsabilité complétement... irresponsable ! Le Diable peut se marer ! Il a couvert le monde d'illusions attirantes, aux couleurs chatoyantes, derrière lesquelles le néant nous aspire petit à petit. Et notre ange gardien, le pauvre ! ne peut que verser des larmes tant il est vrai qu'il se réjouit chaque fois que nous sommes positif et se lamente chaque fois que nous sommes négatif. Les pseudos philosophes, les pseudos experts, les pseudos politiques, ont si bien manipulé les valeurs que la responsabilité de la société a pris le pas sur celle de l'individu. Nous sommes à l'époque de la responsabilité collective, argument suprême de lâcheté et de faillite en matière de responsabilité individuelle. Et pourtant, on nous en avait parlé au "caté" de cette notion de "corps mystique de l'Eglise et du Christ", mais c'était pour nos jeunes têtes une image assez vague, assez floue. C'est en l'élargissant et en l'approfondissant avec l'âge et l'acquisition progressive de la sagesse qu'on finit pas la comprendre un peu mieux, et qu'elle s'intègre alors parfaitement, d'elle-même, dans cet ensemble mystérieux dont aucun élément ne peut être dissocié d' un autre. Ainsi le plus petit mal a-t-il une conséquence sur tout l'ensemble, et le plus petit bien aussi, exactement comme il en est de notre corps biologique, assailli régulièrement de microbes qui tuent, et dont il faut sans cesse barrer la route par les meilleurs moyens de défense possible !
La prise de conscience, effrayante, de la responsabilité d'une génération vis-à-vis de la suivante
Au premier abord, cette idée peut paraître choquante. Comment des enfants peuvent-ils subir, si le monde créé par Dieu est si juste qu'on le dit, les conséquences des insousciences ou des turpitudes de leurs parents, grands-parents ou arrière-grands-parents ! Qu'ont-ils donc fait ? Eux, rien. Mais ceux qui les ont précédés. A l'instar du Comte Ugolin que Gustave Doré dessina pour illustrer une édition rare de La Divine Comédie de DANTE ALIGHIERI, nous pouvons, par nos péchés et notre comportement débridé enfermer sans nous en rendre compte nos enfants et nos petits-enfants dans une vie de prisonniers du Malin. Les atavismes maudits ne sont pas une simple vue de l'esprit ! Notre existence, dans son apparence et son fonctionnement, est un peu comme une voiture, qu'il faut entrenir soigneusement - et pas seulement la faire briller extérieurement ! - si l'on veut qu'elle résiste au fil des kilomètres. Si l'on enfonce une aile un jour, que l'on oublie de mettre de l'huile un autre, qu'on ne se préccupe pas de son entretien, elle se déglingue petit à petit. Et pour peu que nos enfants fassent de même quand ils en auront hérité, ils ne transmettront à leurs propres enfants qu'un tas de ferraille qui les enverra un jour ou l'autre dans le décor ! Ainsi en va-t-il de notre vie spirituelle et sociale : si nous la transmettons déglinguée, elle ne donnera que ruines et malheurs. A moins de grâces spéciales. Heureusement, il existe des moyens théologiques de couper les liens maudits du passé, mais là, c'est une affaire de vrais spécialistes !
La découverte d'un univers où tout se tient, de façon parfaitement logique, même à notre insu, et l'importance du pardon. Non seulement celui de Dieu, mais le nôtre.
En fin de compte, tout se tient, de façon absolument logique. Et ce, depuis le début du monde. Le plus petit de nos actes négatifs a une influence et des conséquences qui nous échappent. Il en va de même de ceux qui sont positifs, et surtout de toutes nos prières, nos souffrances, nos sacrifices. "Parce ce qu'il connu la souffrance, le juste, mon serviteur, justifiera les multitudes et se chargera de leurs péchés" (PAROLE de DIEU, dans Isaïe 53-11/12). Difficilement concevable pour un non croyant. Sans problème pour un homme de foi. En ce 150ème anniversaire des apparitions de Lourdes, comment ne pas faire la relation avec ces trois femmes extraordinaires qui, en 1944, se sont mises à prier en ce lieu privilégié pour l'Allemagne, l'ennemi méprisé et haï du moment : l'une était résistante, l'autre veuve de guerre, la troisième fille de déporté ! Elles prient alors avec ferveur pour que l'Allemagne émerge de cette "détresse morale et religieuse" provoquée par douze années de nazisme. Leur mouvement va grandir : il deviendra "PAX CRISTI", la PAIX du CHRIST, et il sera en 1953 une ONG représentée à l'UNESCO, à l'ONU et au Conseil de l'Europe. Déjà donc, à Lourdes, MARIE se révèle Notre-Dame de la Paix : en 1958, ce sera le premier pélérinage militaire international, fort de 30 000 soldats et officiers défilant côte à côte et priant pour la réconciliation des peuples du monde. Le pardon, ce n'est pas facile ! Il est très difficile de prier pour ses ennemis, pour ceux qui vous font du mal. Il est très difficile de prier pour tous ceux qui, à travers le monde, massacrent des millions d'innocents par le biais de l'avortement, de la drogue, du terrorisme, de la pédophilie...etc... de tous ceux qui, d'une façon générale, et au sens strictement théologique du terme, sont à l'évidence des suppots de Satan. Et bien, c'est pourtant ce qu'il faut essayer de faire, le plus souvent possible. Récemment, un pseudo humoriste dans une émission de radio très connue qui, sous couvert de faire rire de tout et de n'importe quoi, ne se gêne pas pour baver régulièrement sur la religion catholique, a dit textuellement, à propos de Lourdes, que bien entendu il a tourné en ridicule, "qu'il faudrait envoyer une bombe sur ce sanctuaire" !! Oui, oui ! Et ce morceau choisi a été rediffusé le lendemain matin à 5h25 sur la même antenne ! Comment est-il possible d'être aussi irresponsable ? Quelle non excuse peut-il y avoir à sa bêtise, à son crétinisme absolu, si ce n'est la haine de sectaine inspirée par sa propre pseudo religion ! Il n'est pas très facile de prier pour une pareille ordure, et de demander à Jésus pardon pour sa haine envers les chrétiens. Il est vrai que ses pères ont déjà crucifié le Christ il y a 2000 ans, alors, un peu plus ou un peu moins ! Il est vrai aussi que les hommes de Lucifer sont très difficiles à démasquer, même si quelques grands initiés savent très bien où ils se logent.
La force du pardon n'en reste pas moins pour un individu, quelles qu'aient pû être sa déchirure et sa souffrance, le seul véritable moyen pour sortir de la nuit et retrouver l'immense sérénité de la Lumière céleste.