Merci mes chers, très chers, très très chers ouistitis
MERCI
mes chers, très chers,
très très chers... ouistitis !
L'heure officielle de la rentrée a donc sonné pour vous depuis quelques jours, et pour moi celle de la non moins officielle sortie ! Me voilà devenu à présent, et pour le restant de ma vie terrestre, professeur HONORAIRE ! En terme clair... à la retraite... ce qui ne signifie pas inactif ! Mais comment, quoi que je fasse désormais, pourrais-je jamais oublier ces huit dernières années de ma carrière passées avec vous au collège Jules Ferry de Vichy ! Je l'ai dit, et redit, sans la moindre crainte d'être excessif, ce furent tout simplement huit années de vrai bonheur. Et c'est pourquoi je tiens d'abord, à vous dire ici, un très grand merci. Car c'est bien vous qui avez été, mes élèves en général, et sans exception aucune, depuis son début au Lycée Technique d'Etat de Thiers, les fondements même de ma carrière. Les plus lointains dans le temps ont disparu de ma mémoire... pas de mes pensées, ni de mes prières. Pour vous, de Vichy , ce sera différent. Mais d'abord, merci de tout coeur...
... c'est vous qui m'avez donné la force pendant les cinq ou six ans d'où j'ai habité dans le Cantal de me lever chaque lundi et chaque jeudi à 2h et demie du matin de prendre la route à 4h, en toutes saisons et par tous les temps, au risque souvent (ça m'est d'ailleurs plusieurs arrivé plusieurs fois !) de rester planté sur une congère du côté du Pont de Clamouze.
C'est vous, - et uniquement vous - qui par votre sourire et votre gentillesse, faisaient que chaque matin j'ouvrais la porte et les volets du CDI la joie dans le coeur, sans la moindre appréhension de votre présence permanente de 7h30 à 16h30. C'est grâce à vous que je n'ai pas vu passer les journées, ni même les années. Aussi, même si les visages s'estomperont peu à peu avec le temps, comment ne pas penser aujourd'hui, au moment où nos routes divergent provisoirement, et même si parfois j'ai dû pousser quelques "coups de gueule", ou procéder à quelques exclusions temporaires - ce qui n'enlevait rien à l'affection que je portais à tous, à chacun et à chacune en particulier, - à quelques têtes par-ci ou par-là ?
Comment ne pas penser à Emilie, qui me donna il y a plus d'un an l'idée de ce blog ? Comment ne pas penser à Sophie, qui m'en a inspiré le nom, et dont la gentillesse et le sourire ont été permanents pendant quatre ans ? Comment ne pas penser à Camille, si habille à me demander avec son regard malicieux et sa formulation irresistible "la clef qu'officiellement vous n'avez pas mais qui nous permettrait de rentrer dans la salle 5" ? Comment ne pas penser au facétieux Antoine qui m'a si souvent fait rire avec ses imitations de Louis de Funès , pour lequel nous avions une passion commune et intarissable ? Comment ne pas penser à Anaïs, Julie, Pauline, Elodie, Johanna... et toutes les autres qui, dans le couloir, avant même que j'ai eu le temps d'ouvrir la porte, se précitaient au devant de moi pour me demander d'avoir le privilège de rapporter en étude la feuille d'appel une fois que je l'aurais remplie ? Comment ne pas penser à Malik qui me demandait invariablement, chaque fois que je l'avais réprimandé : "Est-ce que tu me l'as dit méchamment ," et à qui répondais tout aussi invariablement "Non, bien sûr" ! Comment ne pas penser à Marine et à la "grande" Fanny arrivant en courant à 8h-10, alors que je venais de renvoyer tout le monde pour l'appel du matin, contrariées, fâchées parfois, de ne pas pouvoir lire leur horoscope du jour ! La "cata" quoi ! (Et dire qu'il arrivait que je leur re-ouvre le CDI ! Mais je dois avouer ici que j'avais rusé un peu sur l'heure affichée par l'horloge !) ? Comment ne pas penser à la "petite" Fanny, présente dès le début de la journée, et dont je me demandais comment elle pouvait mettre sur son dos un cartable plus gros qu'elle ! Que d'images et de visages du bonheur vont me rester dans le coeur... que j'arrête ici parce qu'au fond je pourrais écrire un livre sur le sujet ! ... depuis ceux qui occupaient chaque jour les deux salles complètes du service entre midi et 13h20, ... à ceux qui "se fritaient" sur la cour pour être dans les 20 premiers sur le rang du CDI... en passant par tous ceux qui "avaient un exposé à faire" pour aller sur Internet mais qui dérapaient aussi sec sur un autre sujet dès que Sophie ou moi avions le dos tourné. Ah, cet Internet ! Comme ça peut vous transformer n'importe quelle recherche, si sérieuse au départ ! Ce sont les mystères de l'informatique, dans le domaine de laquelle vous étiez bien plus habiles que moi !
Aujourd'hui, nos routes se séparent. La mienne va me conduire dans les belles couleurs de l'automne de ma vie. La vôtre se poursuit, au même endroit pour les plus jeunes, dans d'autres niveaux d'études pour les autres. Pour nous tous, seul Dieu connaît nos itinéraires futurs, leurs virages, leurs lignes droites, leurs coins sombres et douloureux, leurs vivifiantes luminosités. Et c'est vous qui serez responsables de votre conduite, pour vous-mêmes et pour les autres. Le vieux routier que je suis, en regardant dans son rétroviseur de 62 berges, et qui a vu le long de son parcours tant de changements dans les hommes et dans les choses, a une certaine idée des pièges que vous pourriez rencontrer et peut se montrer sûr dans ses souhaits les plus chers.
Je vous souhaite, de tout coeur, de réussir le mieux possible votre vie de jeune, puis d'adulte, dans toutes leurs dimensions humaines, familiales, sociales, et spirituelles.
Je vous souhaite, de tout coeur, ne jamais vous faire "baiser" par les séduisants pièges à la mode, qui ont nom drogue, cul, annorexie, satanisme... et autres conneries de ce genre. Ils sont toujours porteurs de destruction et de mort, jamais de vie et de lumière.
Je vous souhaite, de tout coeur, dans une société qui va laminer impitoyablement les plus faibles, d'être forts comme ce GUERRIER de la LUMIERE, dont la classe de 5ème 3 m'a si gentiment offert le manuel pour mon départ en juin dernier et dont on peut résumer ainsi que "Les guerriers de la Lumière se reconnaissent au premier regard. Ils sont au monde, ils font partie du monde. Souvent ils trouvent que leur vie n'a pas de sens. Mais ils n'ont pas renoncé à le trouver. Ils s'interrogent. Ils refusent la passivité et le fatalisme". (Manuel du Guerrier de la Lumière", de Paulo COELHO - Editions Anne CARRIERE - Le Livre de Poche).
Je vous souhaite enfin, du fond du coeur, de ne jamais être des sectaires, ni des extrémistes de quoi que ce soit. Ne haïssez jamais personne au motif de sa religion ou de sa couleur de peau. Pardonnez le plus possible, même dans les cas graves et douloureux. SOYEZ des GENS de COEUR, et non des porteurs de haine ! C'est souvent beaucoup facile à dire qu'à faire, mais c'est toujours aussi beaucoup plus générateur de paix intérieure.
"Il faut penser au passé de nos pères, et aux promesses qu'ils n'ont jamais tenues. La vérité, c'est d'aimer sans frontière et de donner chaque jour un peu plus. Car la sagesse et la richesse n'ont qu'une adresse : le Paradis" (Enrico MACIAS, dans Enfants de tous pays).
Je vais terminer en "piquant" à l'excellent Tino ROSSI quelques paroles de sa chanson 50 ans d'amour, que je vous redonne de tête. C'était à l'adresse de son fidèle public à la fin de sa carrière de chanteur. Elles vont comme un gant à la fin de la mienne comme professeur (mais en ce qui me concerne, c'est plutôt 40 ans).
Quarante ans d'amour, entre vous et moi, Quarante ans d'amour, ça ne s'oublie pas. Comme au premier jour, c'est le même accord. Quarante ans d'amour, et on s'aime encore !
C'est un conte extraordinaire, un demi-siècle de bonheur, Et s'il me fallait tout refaire, je le referais de bon coeur. Nous avons eu quelques orages, des conflits de génération, ... mais toujours nos coeurs restaient sages et tout peut finir en chanson (la fin n'est pas de Tino, mais de Merlo !)
je me permets de vous placer tous aujourd'hui, personnellement et individuellement, sans aucune exception, sous la protection de JESUS et de MARIE qui, pour reprendre une expression de Louis de Funès, ont été les compagnons de toute ma vie. Même si ce n'est pas votre "truc" ! Vous n'aurez pas pour autant une vie plus facile, ni aussi idéale que vous auriez pû souhaiter qu'elle fût. Mais au moins aurez-vous quelque part la grâce d'en supporter mieux que les autres tous les aléas.
Ciao, bambini ! Que Dieu vous garde !
... et permettez- moi aussi d'avoir ici une pensée particulière pour SOPHIE, qui fut mon excellente assistante pendant ces deux dernières années, que je remercie affectueusement et à qui je souhaite, pour dans quelques mois, la plus belle joie qui puisse être pour une femme, celle de donner la vie !
Quelques dernières photos, pour toutes celles et ceux qui m'ont aidé à ranger le CDI à la fin de l'année, pour toutes celles et ceux dont la fidélité et l'affection se sont manifestées quasiment jusqu'à la dernière heure de ma présence. Je vous embrasse.
... et si vous avez un jour un coup de blues,
n'oubliez pas que le Cantal est moins loin qu'Olympie !
Vous y serez toujours accueillis à bras ouverts !
Et puis, comme aurait dit Jonathan, il y a les moyens modernes de communication !
Adresse traditionnelle pour les "styloïstes" : Grand'Rue - 15190 MARCENAT
Adresse moderne pour les "claviéristes" : jean-bernard.merle@wanadoo.fr
(voilà t'y pas que je fais comme la Charentaise, de la novitude ! Grave, grave !)