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Le blog du blackbird
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  • Un peu de tout ! De l'autobiographie, et quelques pistes philosophiques et religieuses à l'adresse des jeunes et moins jeunes, tant il est vrai que cette jeunesse a été le bonheur permanent et inaltérable de ma vie de prof, maintenant à la retraite.
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7 octobre 2012

Lourdes, Terre de Lumières

 

 

LOURDES, Terre de Lumières

 

- Aux pères Bruno et Augustin, à l'origine de ce voyage.

- A tous ces merveilleux bénévoles qui chaque année font don de leurs personnes avec tant de chaleur et à tant de malades.

 

Au milieu d'un exceptionnel été !

 

 

M1845 - Lourdes, le 20-08-2012

         Il  est des années comme ça, où la Grâce Divine vous fait des cadeaux exceptionnels, complètement inattendus ! Ce fut pour moi le cas en cette année 2012. Notre petit clocher de Marcenat a disposé en juillet et août de la présense permanente en notre presbytère d'un jeune prêtre du Burkina-Faso qui avait accepté de passer ses vacances d'été en se mettant à notre service. C'est ainsi que nous avons pu avoir chaque jour, et pendant deux mois dans notre petite église où ne viennent hélas plus beaucoup de fidèles, une messe quotidienne. Quand on connaît la valeur d'une messe, c'était déjà un royal et exceptionnel don du ciel !

          Et comme ce brave et dynamique Père avait envie de profiter de son voyage en France pour découvrir ce sanctuaire marial de Lourdes, mondialement connu, nous l'avons, avec Pierrette, une amie aussi heureuse que moi de lui rendre ce service, conduit en ce lieu pour une journée de découverte, ainsi qu'un de ses confrères en mission estivale lui aussi mais à Aurillac, le Père Bruno.

M1846 - Lourdes, le 20-08-2012

          Et c'est ainsi que tous les quatre, après la messe du dimanche 19 août, nous avons pris la route des Hautes-Pyrénées.

Lourdes...lieu de tant de croix...

et donc de tant de Lumières ! 

          Qui ne connaît pas Lourdes, même parmi les non croyants ! Ce point de jonction des sept vallées du Lavedan est d'abord un sanctuaire marial réputé dans le monde entier. Il suffit de se promener dans les rues de la ville ou de s'asseoir face à la grotte de Massabielle, et d'observer la diversité des pélerins, pour se rendre compte que l'on y côtoie des hommes et des femmes venus de tous les continents et que l'on peut y découvrir, à chaque détour de sentiers ou d'allées, pour peu que l'on veuille bien se laisser conduire par la grâce divine de MAMAN MARIE, des étincelles de Lumière dans des tas de lieux. Car les lumières de Lourdes ne se trouvent pas que dans les milliers de cierges qui, jour et nuit, portent à la Reine du Ciel les intentions, les demandes, les actions de grâce de toutes natures dont seul Dieu connaît la profondeur de la joie ou de la détresse, de la noirceur ou de la luminosité, de l'orgueil infernal ou de l'humilité rédemptrice.

          Les lumières de Lourdes sont aussi en chacun de ces merveilleux "aidants" dont le service permanent et joyeux m'a fasciné au cours de ce court voyage, et c'est pourquoi j'ai tenu à leur dédier aussi ces quelques réflexions. Elles sont aussi, ces belles lumières, en chacun de ces "souffrants" si l'on sait les regarder avec le coeur, car les brancards, fauteuils roulants et autres béquilles sont autant de moyens de dépasser nos propres limites de "bien portants" pour accéder à un monde, malgré les premières apparences, beaucoup plus éblouissant qu'il n'y paraît.

 M1853 bis - Lourdes, le 20-08-2012

Et c'est vrai qu'il faut boire à la Source et s'y laver. Non seulement celle qui désaltère physiquement. Mais plus encore celle qui est prompte à nettoyer intérieurement pour se débarasser du non essentiel. Simplement en regardant autour de soi, et à prendre le temps de méditer. A commencer par cheminer avec respect et sincères interrogations sur leur message d'une station à l'autre des deux magnifiques chemins de croix. Le premier constitué des représentations classiques de la Passion de Jésus, le second beaucoup plus symbolique d'un lien constant avec l'intemporel, où la Terre reste fusionnée au Ciel, où l'Homme reste fusionné à Dieu.

         M1757 bis - Lourdes, le 20-08-2012          L'Ange nous le dit dès le départ du Chemin de Croix le plus difficile à faire, parce que très pentu : "In Cruce, Salus" - "Le Salut dans la Croix".

          Ce premier, dont la première station fut bénie le 5 octobre 1901 et l'ensemble inauguré le 14 septembre 1912, est composé de statues en fonte de deux mètres de hauteur, oeuvres du sculpteur RAFFI. Son parcours, malgré sa dureté, est suivi chaque jour en saison estivale par des centaines de personnes de tous âges, organisées en groupes ou non, qui s'arrêtent et prient à chaque station. Les coeurs sont ici, par delà le temps, mais dans le même temps aussi, dans une autre évidence mystérieuse, en osmose totale avec le coeur souffrant de Jésus ! Une puissante méditation théologique peut être générée en ces lieux quant à des relations avec le Divin plus, comment dire, "volumiques" dans la permanence du temps que dans une classique chronologie "linéaire", ce qui donnerait dans une telle hypothèse une valeur et une portée colossales aux prières de tous les lieux et de toutes les époques.

          Cette dimension de représentation qui dépasse le matériau dans lequel sont sculptés les personnages des stations pour se fondre dans la chair de chacun, c'est bien ce que l'on ressent lorsque l'on parcourt le Chemin de Croix, sur un terrain horizontal pour faciliter l'accès des personnes handicapées, taillé dans le marbre par Maria de FAYKOD, achevé en 2008 pour l'année jubilaire et la visite du Saint Père Benoît XVI, et qui comporte 17 stations.  

M1864 bis - Lourdes, le 20-08-2012

          Cette artiste, non seulement inspirée mais manifestement pénêtrée par une sorte de plénitude de l'esprit du Calvaire, a d'ailleurs souligné dans un entretien accordé  à l'excellent hebdomadaire Familles Chrétiennes, dans son numéro 1599 bis du 6 septembre 2008, pour le 150 ème anniversaire des apparitions : "Je ne voulais pas que le chemin de croix exprime d'abord la douleur, mais comment l'amour peut transcender la souffrance." Elle a ajouté 3 stations aux 14 classiques : XV : Marie dans l'attente de la Résurrection - XVI : La Résurrection - XVII : Théophanie du Christ ressuscité aux disciples d'Emmaüs et Transsubstantiation. Et c'est vraiment ce qui m'a impressionné en suivant et en méditant son parcours,  comme un "fondu enchaîné tourbillonnant" par delà les siècles entre le vécu de Jésus et une sorte d'aspiration salvatrice permanente de tous les hommes, pour tous les temps. Les courbes multiples diffusent une sorte de sérénité paisible à des scènes dont les dramatiques atrocités engendrent au final plus d'espérance que de désespoir proprement dit.

          Bravo, Madame l'artiste ! une dimension tout à fait particulière émane sans conteste de votre oeuvre, relation réconfortante avec l'Eternel Amour. On trouvera plus bas quelques photos de ces deux Chemins de Croix.

 

LUMIERES de tous ces aidants si dévoués

 

M1749 - Petit matin sur Lourdes (20-08-2012)

          C'est sans aucun doute ce qui m'a le plus frappé dans ce très court séjour à Lourdes, et cela avant même que le jour ne soit levé. Nous étions logés chez les Travailleuses Missionnaires, quasiment au-dessus de la grotte. Et les deux matins où j'ai donc eu l'occasion de dire mon chapelet dans le silence de leur parc encore dans la nuit, j'ai pu croiser avant même six heures du matin, arrivant de je sais où, des hommes et des femmes qui revenaient d'un service de nuit auprès de malades en des endroits divers. Le temps d'un bon déjeuner, parfaitement organisé, et ils repartaient aussi sec pour d'autres services tout au long de la journée à venir. Des gens de tous âges, de toutes catégories sociales, de toutes les régions de France et d'autres pays, des jeunes, des retraités, des médecins ou infirmières de métier toujours en fonction mais qui vouaient leurs vacances annuelles au service exclusif des malades.

M1929 - Lourdes, le 20-08-2012

           Nous les retrouvions le midi et le soir pour de rapides repas dans des lieux de restauration réservés à ces serviteurs HOSPITALIERS, où ils arrivaient toujours en joie malgré leur fatigue, et d'où ils repartaient pour d'autres services, toujours avec le même entrain et le même dévouement. En début d'après-midi pour des accompagnements à la grotte, aux cierges et aux piscines. Le soir pour des accompagnements aux prières et processions diverses.

          L'Amour du Prochain dans toute son immensité. L'Amour du Plus Petit d'entre Les Siens dans toute sa force et sa splendeur. La BA sans limite pour tous ces scouts ce jour-là rencontrés, déplaçant doucement, avec fraternelle tendresse, malades et infirmes. Une sacrée dimension de l'Homme ! L'Amour Total, en permanence, sous toutes les formes, par tous et pour chacun, celui du Père, celui du Fils, indissociables de la Maternelle et Lumineuse Présence de MAMAN MARIE.

 

M1848 bis - Lourdes, le 20-08-2012

 

LUMIERES des malades et de leurs souffrances

 

M1871 bis - Lourdes, le 20-08-2012

 

M1905 - Lourdes, le 20-08-2012

 

M1904 bis - Lourdes, le 20-08-2012

 

  

  

 

          La photo ci-dessus, prise alors qu'une violente averse m'avait fait me mettre à l'abri derrière les cabines où brûlent des centaines de cierges, n'est-elle pas quelque part symbolique ! Dans ce caisson métallique, il pleut à verse; les restes de si beaux cierges y sont noyés dans une eau pour le moins abondante, sale et encombrée; et pourtant une flamme continue de jaillir ! Image de notre monde moderne, à la mode de l'évolution nous dit-on mais en réalité noirci de tous les côtés par de subtiles forces sataniques, et où la Lumière de Dieu ne s'éteindra jamais, même quand les années futures seront devenues épouvantables et irrespirables d'inhumanité. 

          On pourra toujours trouver quelque part, et surtout auprès de quelqu'un, une source de lumière prompte à vous redonner le moral, à changer votre propre regard sur vous-même, à vous redonner l'espoir si vous ne savez plus bien où vous en êtes. C'est le cas avec tous ces malades... qui vous donnent sacrément à réfléchir ! Sur leur propre valeur d'abord, pour peu que l'on prenne le temps de les écouter et de leur parler. Les personnes malades ou handicapées portent à la réflexion et rayonnent d'une sorte de dimension messagère. Les aidants de toutes natures reçoivent autant qu'ils donnent, et beaucoup plus dans certains cas : les rayonnements passent des uns aux autres. C'est le miracle permanent de Lourdes : le plus petit vous y percute le coeur comme le plus grand !

 

M1756 - Lourdes, le 20-08-2012          Si Marie le veut, je reviendrai ici quelques jours, tranquillement, rien que pour me laisser éclairer sans précipitation par ces inombrables lumières et en savourer chaque instant de rencontre. Il y a longtemps d'ailleurs que j'ai le projet d'écrire quelques lignes sur la souffrance, dont l'acceptation m'interroge profondément. Tous ces mystiques qui, à travers tous les siècles, ont accepté leurs diverses souffrances, voire ont voulu les vivre comme une participation à celles, rédemptrices, de Jésus, étaient des gens sensés, pas des fous ! Ils faisaient don d'eux-mêmes pour sauver le maximum d'âmes perdues. Pour quelqu'un qui n'est pas croyant, c'est complètement incompréhensible ! Pour moi, ça peut aller jusqu'à être une grâce spéciale dans la réalisation de son chemin sur cette terre.

 M1829 - Lourdes, le 20-08-2012          En ce lieu, cette brave Bernadette Soubirous elle-même, sans aucune instruction, asthmatique, tuberculeuse, n'a-t-elle pas supporté avec courage cette grâce à elle offerte de "ne pas être heureuse en ce monde, mais dans l'autre" ! Une mission acceptée humblement. En arrivant à Nevers où elle devait finir sa vie - et où on peut la voir reposer aujourd'hui dans une chasse où elle est parfaitement conservée - répondant à une de ses nouvelles compagnes qui avait dit  en la voyant arriver : "C'est çà, Bernadette ?" ,ne lui dit-elle pas en lui souriant doucement : "Eh oui, ce n'est que çà, Bernadette !"

          Bien peu de chose apparemment, mais en réalité, quelle dimension !

          Comme tous ceux porteurs de souffrance en ce lieu.

Quelques images de deux Chemins de Croix :

 M1761 bis - Lourdes, le 20-08-2012

M1770 - Lourdes, le 20-08-2012

M1866 - Lourdes, le 20-08-2012M1773 - Lourdes, le 20-08-2012

 

 

 

 

 

 

 M1878 - Lourdes, le 20-08-2012 M1778 bis - Lourdes, le 20-08-2012 M1870 - Lourdes, le 20-08-2012

 M1781 bis - Lourdes, le 20-08-2012 M1793 - Lourdes, le 20-08-2012 M1803 - Lourdes, le 20-08-2012

    M1888 bis - Lourdes, le 20-08-2012  M1892 - Lourdes, le 20-08-2012

         M1896 bis - Lourdes, le 20-08-2012            M1898 - Lourdes, le 20-08-2012

 

    M1895 - Lourdes, le 20-08-2012         M1897 - Lourdes, le 20-08-2012

M1900 bis - Lourdes, le 20-08-2012      M1899 - Lourdes, le 20-08-2012

          Et pour terminer, ce petit texte rencontré il y a 3 jours dans le mensuel de réflexion spirituel Magnificat, dû à un Franciscain, Eloi LECLERC, O.F.M. et qui me paraît être un bon témoignage sur l'apport du contact avec les personnes malades ou handicapées : "Lorsque j'étais encore dans le monde, je considérais comme la dernière des choses d'aller soigner les lépreux. Mais le Seigneur eut pitié de moi. Il me conduisit Lui-même parmi eux et j'exerçais la miséricorde à leur égard. Quand je revenais d'auprès d'eux, ce qui me semblait autrefois amer s'était changé pour moi en douceur pour l'âme et pour le corps. L'esprit du Seigneur n'est pas un esprit d'amertume, mais de douceur et d'allégresse."

 

Alors ici, terre de tant de croix, que de grâces à recevoir !

 

                          M1837 bis - Lourdes, le 20-08-2012

 

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