Messe en latin ou pas ? Dérisoire et inutile interrogation

Messe en latin ou pas ?

Dérisoire... et inutile interrogation !

          Le problème de savoir si la messe doit être, ou peut être dite en latin, est le type même de faux problème ! Dérisoire... et même stupide, au moins pour tous ceux qui se prétendent chrétiens !

          Il n'a strictement aucune importance, tant la réalité extraordinaire de toute messe n'a rien à voir, ni avec la forme de la liturgie, ni avec la langue dans laquelle elle est dite !

          Ce qui me paraît surtout évident à propos de ce sujet un instant très médiatisé, c'est surtout, une fois de plus, l'utilisation qui en a été faite par les médias. Et, une fois de plus, ça en dit long sur l'inculture religieuse de beaucoup de journalistes, et une fois de plus aussi sur l'utilisation régulière du procédé de falsification, habile, de l'information pour continuer de détruire - tout au moins l'essayer, parce que c'est là une mission à jamais impossible - l'image et l'influence de l'Eglise catholique.

Car l'essentiel de la messe est l'extraordinaire mystère de l'Eucharistie, et sa réalité incontestable. 

          Incontestable parce que, qu'on le veuille ou non - mais encore faut-il, y compris dans l'Eglise, accepter de regarder en face un certain nombre de faits merveilleux attestés - des prodiges divers ont eu lieu au cours de tous les siècles autour de cette réalité.

          Je reviendrai ultérieurement - probablement vers Pâques - sur quelques-uns qui constituent pour moi ni plus ni moins que l'une des preuves de l'existence de Dieu.  Et mystère parce que c'est là une réalité d'une telle dimension qu'il n'est pas possible de la comprendre vraiment. D'ailleurs, l'Eucharistie est méconnue, ou très superficiellement comprise, même par certains théologiens patentés pour qui elle ne serait qu'un simple symbole alimentaire, une sorte de tasse de thé qui rassemblerait d'aimables convives, ou par les incroyants qui pourraient y voir une sublimation de l'anthropophagie ! Ne leur en déplaise - et, je le répète, nous en avons les preuves - le mystère de l'Eucharistie, c'est le mystère de l'amour. Le saint Curé d'Ars, à qui il fut donné de lutter physiquement contre le Démon, n'a pas hésité à écrire : "Si l'on savait la valeur d'une messe, on tomberait morts !" Et pour cause ! Au moment de l'Offertoire et de la Consécration, c'est Jésus Lui-même, et pas un virtuel, qui vient parmi nous, et à la Communion, c'est Jésus Lui-même, et pas un virtuel, qui vient concrètement en nous, avec tant d'amour qu'il ne fait pas trop attention à nos indignités. Heureusement d'ailleurs qu'il est immense d'amour, et ne fait pas trop attention à nos divers égarements et péchés, sinon bonjour les dégâts ! C'est sans doute pour ça que, dans mes rosaires, au moment du cinquième mystère lumineux, je me permets ce petit commentaire : "Merci Jésus pour ce don inestimable de l'Eucharistie, auquel je ne comprends rien, mais dont je ressens avec certitude la réalité absolue".

          Présence réelle, concrète, du Christ parmi les fidèles des assemblées eucharistiques. Inestimable valeur de la plus petite messe, dans une cathédrale ou au milieu d'un pré, en présence de milliers de personnes ou d'une seule. Omniprésence e réelle et permanente de Jésus dans n'importe quel tabernacle sur notre Terre !

          Aussi, que la messe soit dite en latin, en français, ou en n'importe quelle autre langue du monde, n'a pour pour moi aucune espèce d'importance. Je la préfère en français, parce que c'est quand même plus facile pour la compréhension des textes. Si je l'entends en latin, ce n'est pas grave puisque je suis très bon latiniste et que, dans mon enfance comme dans ma jeunesse, je l'ai souvent entendue dans cette langue, qui lui donne par ailleurs une dimension plus universelle, ou plus familière, surtout si l'on y participe à l'étranger et que l'on ne comprend pas bien la langue.

          Mais l'important de la messe restera à jamais l'Eucharistie, indépendamment des qualités et des défauts de celui qui La célèbre, dès lors qu'il a été ordonné prètre.

"Le mystère de l'Eucharistie dépasse tout langage et n'est épuisable par aucun langage. L'amour qui est supra-rationel et transcendant l'est, l'Amour divin qui définit Dieu Lui-même. Il ne peut être adéquatement formulé par aucun langage (quoique tout langage en pût dire l'essentiel). Il ne peut être compris que par le coeur, puisqu'il vient du Coeur même de Jésus Christ et Dieu même".

(René LAURENTIN, in Chrétiens Magazine, de novembre 2006)