MEDJUGORJE : beaucoup plus qu'un voyage
MEDJUGORJE :
beaucoup plus qu'un voyage !
Un voyage comme beaucoup d'autres...
Ce fut d'abord un voyage comme tant d'autres. Encore que... c'était la première fois que j'avais à prendre un avion grandes lignes pour aller quelque part. Point d'appréhension cependant du côté de ce moyen de transport, tellement j'avais autrefois été bercé par les aventures de Buck Danny (mes respects, chers Victor HUBINON et Jean-Michel CHARLIER !) dont je me régalais à la fois de la précision du dessin et de l'exotisme des situations. Avec lui j'avais déjà en imagination survolé la planète et l'idée de monter aujourd'hui au-dessus des nuages ne pouvait que me plaire. Après tout, pour un merle, attendre 62 ans avant d'effectuer son premier vol d'envergure, il n'y a vraiment pas de quoi se faire exploser les volets hypersustentateurs !
Un voyage classique donc, commencé en voiture - il faut d'abord sortir du Cantal - puis en train, puis en avion, puis en car. Notre première étape, ce samedi 1er décembre 2007, fut un petit village des environs d'Orléans, où nous arrivâmes en fin de journée, après un parcours effectué sous la pluie, essentiellement par l'autoroute A71. J'avais pris le volant un peu avant Clermont, et le gardai jusqu'à l'arrivée. Je remercie le propriétaire de notre 307 de m'avoir laissé conduire, ce qui a toujours été une de mes grandes passions.
Dimanche 2 décembre. Le rail d'abord. Orléans-Paris en train Corail. Arrivée à la gare d'Austerlitz, un peu avant laquelle mes regards de documentaliste ne pouvaient manquer la très grande bibliothèque, dont les quatre tours si ternes artistiquement renferment tant de chefs-d'oeuvre ! Puis métro pour rejoindre la gare du Nord. Une chance que ce fût un dimanche, car nous y rencontrâmes très peu de monde. J'ai toujours aimé l'ambiance des gares et des trains, et ce métro parisien, que j'ai eu l'occasion d'utiliser de multiples fois, quel pittoresque ! Pour qui sait observer, que de lumières, d'images fugitives, que de visages différents, certains si profondément marqués, reflets de tant de désespérances. Et puis c'est vachement joyeux le métro ! Personne ne se parle, ni n'a envie de le faire... des fois que... alors reste la possibilité de regarder dehors (quand on n'est pas en sous-sol évidemment où la seule mélodie pour vos oreilles n'est que bruits métalliques de couloirs) avec, si on connaît un peu Paris, la possibilité de saluer très rapidement quelque édifice ou quelque monument célèbre, ou encore quelque péniche entrevue sur la Seine.
Encore un peu de rail entre Gare du Nord et Roissy. Le RER nous donne alors la possibilité d'entrevoir ces coins de banlieue réputés qui font la une des journaux avec leurs faits divers les plus...brûlants, agrémentés partout de tags colorés sinon artistiques. Un souvenir particulier ce matin-là, dans notre wagon presque vide : celui d'un vieux musicien très déguenillé, avec un instrument aussi peu clair que lui, dont il tirait quelques notes au milieu d'un troupeau de canards. Cet homme me touchait, sa mélodie avait une âme, et me revenait alors une vieille chanson d'Alain BARRIERE, L'Aveugle du Pont-au-Change. Ah poète ! Comme tes apparences peuvent être étranges ! C'est assez curieux, mais nous le retrouvâmes au retour, sur le même trajet, avec un autre instrument, tout aussi inattendu que la première fois : une deuxième pièce tomba alors de mon escarcelle. J'aime les poètes et les musiciens !
A Roissy, ce fut un autre univers. Je découvrais là un monde inconnu de moi, si ce n'est à travers films et reportages : des salles immenses, des couloirs multiples et sans fin, des procédures d'enregistrement longues, des contrôles de sécurité rigoureux, des points de transit tous semblables les uns aux autres, des terminaux d'embarquement interminables... toute une organisation fascinante car parfaitement réglée en dépit de ses inévitables contraintes. C'est là aussi que nous retrouvâmes les autres pélerins venus des quatre coins de France, ainsi que Michel, notre guide de l'organisation "L'Etoile Notre-Dame". A 11h35, décollage à bord d'un Airbus A320, vol OU471 de la Croatia Airlines, destination Zagreb. Survol de la France, de la Suisse,de la Croatie. Escale à Zagreb, puis vol OU662 pour Split, où nous atterrissions à 15h40, au soleil couchant (l'heure y était la même qu'en France, mais pas la position du soleil !). Il ne restait plus qu'à prendre le car aux couleurs de Dubrovnik pour, le long d'une magnifique côte adriatique, imaginée plus que contemplée en raison de la nuit, prendre la route de la Boznie-Herzégovine.
... sous la protection de Marie dès le départ...
Dès notre première étape, en effet. Car ce samedi-là, les quatre pélerins qui débarquions du Cantal, nous fûmes chaleureusement accueillis à côté d'Orléans par notre vieil ami FIRMIN, qui est surtout, depuis toujours, un ami fidèle de Jésus et de Marie. C'est très curieux mais chez lui, on se sent, je ne sais pas pourquoi, immédiatement avec Eux. Impossible de décrire cette atmosphère si naturellement douce et intérieurement reposante. Cet ami, dont l'hospitalité est toujours très généreuse et sans faille, a transformé un bâtiment entier, annexe de sa demeure principale, en Maison de Marie , y organisant des nuits entières d'adoration après avoir aménagé une chapelle privée sur l'autel de laquelle il a plusieurs fois été autorisé - rarissime faveur pour un laïc - à exposer le Très Saint Sacrement, sorti pour cette occasion du tabernacle d'une église peu éloignée. J'ai eu la grâce plusieurs fois de participer dans cette maison à des nuits d'adoration, moments privilégiés d'une rare intensité intérieure. Et ce soir-là, premier soir de notre périple, nous avons eu droit en cette demeure mariale - puisque nous avions la chance d'avoir avec nous un prêtre se rendant à Medjugorje à titre privé - à une messe rien que pour nous, inestimable cadeau dont nous ne pouvons pas vraiment saisir la dimension. Non, décidément, notre pélérinage ne pouvait pas mieux commencer !
... dans le bain dès notre arrivée !
Et même avant, entre Split et Medjugorje. Dans un petit village croate dont je n'ai point retenu le nom, mais que les gens de l'endroit appellent et vénèrent comme "La Petite Lourdes" ! C'est là qu'un Croate, fasciné par le sanctuaire de Lourdes en France, a voulu reconstituer la grotte de Massabielle. Cet endroit est devenu un véritable lieu de dévotion pour la population du pays. C'est dans cet enchantement que nous reprenions contact avec un site marial, un peu avant la frontière, et que nous assistions, dans la chapelle construite tout à côté, à notre messe dominicale, célébrée par notre prêtre, Patrick, assisté d'un jeune diacre, Philippe, qui, à l'heure où j'écris ces lignes, a été ordonné prêtre à la Martinique, où il exerce à présent son ministère. Pour ce qui est de l'encadrement, on était donc plutôt vernis !
Nous étions donc plongés, aussi sec, dans le bain de MARIE, au sens figuré et intérieur comme au sens propre et météorologique. C'est en effet sous la pluie que nous sommes arrivés à notre hôtel, que nous avons déposé nos bagages dans nos chambres respectives, et qu'un bon repas nous attendait, sous son regard également. Puis nous sommes ressortis prendre l'air, impatients de découvrir enfin les abords de son église, située à un petit kilomètre de là. J'étais vraiment très heureux d'être à Medjugorje. J'avais si souvent prié la GOSPA et voilà que j'étais là, chez Elle ! La pluie ne pouvait ternir cette première ballade dans la solitude et le calme de l'esplanade désertée à cette heure tardive. Impressionnants étaient dans la nuit les centaines de bancs qui se trouvaient à l'extérieur de tous les côtés de l'édifice. Impressionnants aussi les dizaines de confessionnaux, occupés à longueur de journées à nettoyer les âmes du monde entier de leurs pires noirceurs et à faire renaître les êtres les plus démolis par les démons et par la vie ! Sans doute flottaient là, dans l'invisible, quelques âmes en paix chargées de maintenir en ce lieu, pour celles qui ne l'étaient pas encore, une paisible atmosphère de méditation et de sérénité.
Il ne nous restait plus, maintenant, qu'à faire un pélérinage digne de ce nom !